Superlight
L’Approche @ Julio
du 15/10 au 05/11 2022
à Paris
Damien Caccia - Caspar - Cathy Coëz - Rebecca Digne - Vincent Dulom
Élisa Fantozzi - Thomas Fougeirol - Iris Gallarotti - Hervé Ic - Julie Navarro
Julio en partenariat avec l’Approche présentent : Assemblage #36 : vernissage le samedi 15 octobre de 14h à 19h à Paris - weekend Grand Belleville : samedi 15 et dimanche 16 octobre de 14 à 19h - exposition visible du 15 octobre au 5 novembre 2022 - ouvert les vendredi et samedi de 15h à 19h et sur rdv @julioartistrunspace
Le « motif » lumière existe sous bien des formes ; ombres, scintillement, halo, graphisme étoilé, couleurs iridescentes… Bien qu'il soit une permanence iconographique, il demeure une curiosité traversant l’Histoire. La lumière a été un symbole de vie ou de puissance, ou tout le contraire du fait de sa disparition. En art, un sujet d’étude, ou un matériau en soi-même.
Par le regard des artistes invités, la lumière se présente sous ses multiples aspects dans cet Assemblage #36 qui réunit l’Approche et Julio, et que nous avons baptisé Superlight.
Julio a le plaisir de collaborer avec L'Approche et d'accueillir le projet d'exposition Assemblage #36 Superlight, sur une proposition de l’Approche.
Maria Ibanez Lago et Constanza Piaggio, directrices de Julio, nous avons été séduites par l'idée d'avoir une expo dans l'expo, un espace dans un autre espace, et vous remercions de vous avoir prêté au jeu.
L'exposition vernira le 15 octobre 2022, et sera ouverte aussi le16 octobre pour s’aligner à UN DIMANCHE À LA GALERIE / en collaboration avec Paris+, by Art Basel - de même que le reste des espaces du Grand Belleville. L'exposition se tiendra jusqu'au 5 novembre (prolongation possible de quelques jours à confirmer ultérieurement)
Julio est ouvert les vendredis et samedis de 15 à 19h à partir du 10 septembre, vous pourrez aussi si vous le souhaitez déposer vos œuvres dans ces horaires.
Au plaisir de vous retrouver bientôt.
Maria et Constanza.
Superlight
Le « motif » lumière existe sous bien des formes ; ombre, scintillement, halo, graphisme étoilé, couleur iridescente… Bien qu'il soit une permanence iconographique, il demeure une curiosité traversant l’Histoire. Que l'on pense aux civilisations précolombiennes, celtes, égyptiennes, hindouistes, toutes virent dans le soleil un Dieu, et dans sa lumière un esprit créateur, ayant bien compris le rôle que notre étoile joue dans la distribution de la vie – et de la mort.
Sa disparition signifie la nuit, l’hiver, le froid et la famine.
L’électricité nous aura distrait de cette évidence sans changer notre rapport fondamental à la lumière : on ne vit pas sans elle. En 1879, les globes lumineux de Thomas Edison révolutionnent l’activité humaine et sociale. Ils permettent au peintre de travailler à la lampe, puis au néon, à toute heure. Livrée à la fantaisie de son rythme intérieur, détachée du jour, détournée du monde, de son universelle source de vie, de temps et de vérité commune, la dimension subjective de l’art moderne éclate alors à la vue de tous comme le spectacle d’une folie insoupçonnée.
L’objet « lumière » existe depuis longtemps en peinture. Certains modernes en ont fait un sujet exclusif (Noland, Fangor, Flavin, Turrell...), beaucoup ont utilisé l’image de son rayonnement pour sa puissance évocatrice de l’esprit conscient et du regard lucide.
Scientifiquement il s’agit d'un rayonnement électromagnétique dont la longueur d’onde visible varie d’un tiers autour de 550nm. Soit celle de la lumière verte que les plantes n’absorbent pas, définissant ainsi le spectre de la perception humaine.
En principe la lumière se déplace en ligne droite dans le vide, à une vitesse strictement fixe. Mais l’existence des lentilles gravitationnelles montre qu’elle est soumise à l’attraction des masses. Ce principe n’est donc pas vérifié sur des longues distances, et finalement, les télescopes aussi enregistrent des illusions.
La célérité de la lumière est maximale dans le vide de l’univers. Qu’elle soit émise d’un objet en mouvement ou non ne change rien. Le résultat n’est pas cumulatif. Mais cette constance varie suivant les milieux. C’est la dispersion. La dégradation du rayonnement produit des couleurs. La lumière se défait, et c’est beau.
Le principe de son « indépassabilité » est défini par la relativité restreinte de M. Einstein. Pourtant la physique quantique permet de penser un dépassement dans certains cas. C’est « l’intrication ». D’autres possibilités existent avec les ondes gravitationnelles. Ce sont des transporteurs corpusculaires, dépourvus de masse mais quantifiés, qui ne transmettent ni signal ni énergie et demeurent mal connus.
Finalement, la lumière est le symbole universel de la connaissance. Elle en trace la limite et au-delà, on ne voit plus très bien.
Biologiquement, la lumière est la première source d’énergie des écosystèmes. Rares sont les formes de vie pouvant s’en passer. Grâce à elle, les cyanobactéries synthétisent de la matière organique depuis plusieurs milliards d’années. Elles ont adaptées l’atmosphère à notre respiration. Par coopération de micro-organismes cette capacité s’est transmise aux plantes actuelles.
L’ensemble des fonctions vitales est influencé par le cycle des jours régulant l’horloge interne des organismes sous l’action d’une neurohormone : la mélatonine, qui inhibe également le développement des organes sexuels. Elle est sécrétée chez les vertébrés par la glande pinéale, petit cône de quelques millimètres en forme de pignon de pin, situé entre les deux thalamus qui intègrent les afférences sensorielles, régulent la conscience, la vigilance et le sommeil. La glande pinéale partage une origine neuronale avec les photorécepteurs de la rétine. Elle est aussi capable de produire un puissant psychotrope, la diméthyltryptamine qui participe des rêves et des expériences de mort imminente. Cela lui vaut l’appellation chez certains ésotériques de « troisième œil » ou « siège de l'âme ».
La lumière, constituée d'ondes électromagnétiques est convertie en impulsions électriques par les photorécepteurs de la rétine et les neurones puis transmise au système nerveux central par le nerf optique. Il fallut trois milliards d’années pour franchir l’écart qui sépare l’obscur du clair, encore un bon demi-million pour discerner les formes et les couleurs et encore quelques millénaires pour se délecter d’objets sans les toucher.
Chez les animaux, il existe au moins quarante types d'organes visuels. Yeux multiples, composés, indépendants, oculaires… Cette diversité pose la question de l'origine de la perception visuelle. En faisant le parallèle avec la glande pinéale, une hypothèse propose que l’œil ancestral ne participait pas à la vision, mais transmettait la lumière à la zone du cerveau qui régule les rythmes circadiens. À la fin de l’Édiacarien, un proto-œil captait la lumière, mais ne permettait pas de voir. Au début du Cambrien, une proto-opsine intègre la membrane de la première cellule photo-réceptrice qui équipait probablement l’extrémité d’un invertébré longiforme des fonds marins qui se rétractait au passage du prédateur.
Ombre danger. Lumière sécurité.
Voilà pour le symbolique.