Jimmy Ruf
La Beauté, du 23/04 au 18/07 2022
Je suis une légende, du 27/04/2019 au 09/06/2019
Ex.Péri.Mental#2, du 01/10/2017 au 30/10/2017
Dust to Dust
Premièrement : celui qui ne croit pas en l’humanité ne s’inquiète pas de son sort.
Deuxièmement : l’art des vanités s’attache à son détachement.
Voilà sans doute les paradoxes fondateurs de l’œuvre de Jimmy Ruf qui, de relique et d’image, exhume tout à la fois vestiges et présages de la chute des ambitions humaines. Après le passage du consumérisme il ne restera que des cendres. Cette évidence devrait inciter à concevoir autrement l’existence et le sens de son court passage sur la planète terre, de ce qui demeure et de ce qui part.
Dans la recherche de cette expression, l’empire minéral est probablement ce qui s’approche au mieux de l’éternité. Sans présent, sans couleur et sans désir, il s’établit au-dessus du commerce des hommes. On remarquera chez Jimmy Ruf une prédilection pour les formes érigées. Cheminées, ruines verticales, architectures bétonnées, mégalithes, se confondent avec des silhouettes à contre-jour. Profils fantomatique figés dans l’instant photographique, l’analogie des enveloppes humaines et du rocher soulignent, s’il le fallait encore, le sens du projet de l’artiste : Définir l’homme hors du temps de son existence.
Deux principes en regard l’un de l’autre polarisent le champ symbolique de cette œuvre. Le temporel et la certitude de la finitude vaine de l’existence, et c’est la mort. L’atemporel et l’espoir infini de son dépassement, et c’est l’amour. Bien qu’elle nous montre en premier lieu des vanités, l’œuvre de Jimmy Ruf est porté par la seconde tangente.